• Notre seconde fourmi rouge

    Bonjour ! 

    Je suis très heureuse de vous annoncer la venue d'une nouvelle Fourmi Rouge qui, elle aussi, a souhaité rester anonyme. Elle à écrit un texte mêlant histoire personnelle et sentiments actuels. 

    Extrêmement touchant, il montre à quel point le harcèlement et l'acceptation de soi est fastidieuse. 

    « J’omets les détails ainsi que d'autres choses. Trop de choses à dire... je crois qu’inconsciemment j'essaye d'oublier... Mais avant tout, je remercie mes amies actuelle et ma famille d'être le fil qui me retient au-dessus des enfers et des démons qui m'appellent. Même si ce texte est anonyme. Je ne les remercierai jamais assez.

     

    Quand j'étais en primaire je crois que j'étais normale, je crois... même si... bon j'ai jamais été mince... je ne suis jamais rentré dans les "codes de la beauté" non... j'étais grosse et je le suis encore... la seule meuf avec une poitrine en CE2... pas d'insulte mais des regards... j'étais aussi la meuf qui savaient pas courir... je courais mal dû à des problèmes de pied... Y en a toujours pour se moquer... mais... je ne sais pas... je ne peux pas décrire... j'oublie petit à petit. J'essaye.

     

    Déjà à cet époque les gens te parle de tes "amoureux"... amoureux que je n'ai jamais eu... pourquoi? Je suis trop moche sûrement... acné sévère très jeune, poitrine développée... jeune... tout j'ai tout eu beaucoup trop jeune. 

     

    Puis y a la rentré au collège...  les gens qui se foutent de ta gueule... ceux qui te critiquent ouvertement...oui je ne vois que le mal, mais ça c'est normal ; c’est juste moi. En plus de ça mes amies toutes plus belles les unes que les autres et puis moi... les meufs a moitié populaire et puis y a moi... moi la meuf qui dégoûte les autres. Oui je dégoute "****** elle dégoûte". Puis après elles en ont marre et te lâchent comme ça. T'es perdu t'a plus personne. Cette fille à qui t’as tout dit. Tes tentatives de suicide. Elle t'a écouté. Et elle ta planté. 

     

    Puis te deviens parano, est-ce que les profs... est-ce que tu les dégoûtes ? Tu te scarifie et puis te dit non c’est pas de la mutilation non... c’est rien, juste un test. Puis un soir tu recommence, un soir ou tu étais au plus bas... Un soir dans lequel tu verseras des larmes et de la chair. Bandages a répétitions "c'est mon chat il m’a agressé" Oui ça fait du bien donc oui c'est de la mutilation. Médicaments. Je fais des addictions... Puis aussi je m'invente des choses. Une autre réalité. Moins fataliste pour moi. Ou au contraire. Beaucoup plus fataliste.

     

    Quand y a les potes de ton frère qui rigole et explosent de rire quand ton frère te les présentent... putain ça hante a vie... et puis aussi... les gens. Personne s'approche de toi je crois qu'il pense que la mocheté c’est contagieux... ouais personne ose m'approcher. Les remarques sur ton poids, ton acné... et puis en sixième... les gars qui viennent te dire "t'es belle" mais...ironiquement. Qui viennent manger avec toi juste pour te rabaisser plus bas que terre. Qui te font des remarques sexuelles. "C quand que tu viens chez moi?" Quand ils sont ensembles et que toi tu rase les murs...

     

    Et puis après ils s'en vont du collège. Un soulagement.  Mais y en a d'autre... "Eh! Tu sais ****** il a dit qu'il t’aimait!" Alors que tu sais qu’en fait il t'a critiqué.

     Le cross auquel tu fini dernier... les gens qui se plaignent d'être arrivé 20ème sur 50 alors que toi ben... t’es  50ème. Ma 3ème,  c'est horrible je ne suis pas bien dans ma peau,  en société. En cours. Partout. Je ne respire plus comme il faut. Crise d'angoisse. Oppression. "Elle est gothique" "les grunges sont mal dans leur peau" alors forcément tu le deviens. Je suis faible j'en suis désolé. Il y a ta famille ; lentement mais sûrement qui se dissout... ils partent, tu le vois, tu le sais, mais tu ne veux pas l'admettre. Engueulade avec tes grands parents. Douleurs. Oui ... instabilités psychologiques et émotionnelles "quand tu ris tu pleures silencieusement" Je suis lunatique... mes bras prennent  ma douleur... oups... mon père a vu ma main. Il me traite de folle. Alors c'est le haut du bras. Lui on le voit pas. Puis les cuisses. On ne les voit pas non plus. Je pleure bordel. J'en ai envie. Je suis exclue de la société. La meuf bizarre... invisible. On ne m'entend pas. On ne me voit pas. Vent à répétition. Tu te dis. Non c'est rien, moi aussi je m'en prends. Moi c'est tout le temps.  Chaque geste et chaque parole. Tu te sens inutile. Invisible.

    Mes pensées : laide....mon cœur qui me fait de plus en plus mal... ma nourriture... j'en ai plus dans mon assiette... ma tête tourne... mes yeux me pique... ma gorge est noué... je suis oppressé ici avec vous... ce monde ne me va pas... je suis grosse.... je ne sers a rien... boutons... graisse... problèmes... faiblesses... émotions... crise... colère... panique... angoisse...

     

    "-Ça va? 

     

    -Non...non ça va pas."         »  

     

    Une autre Fourmi Rouge

     


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